
Aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui peut faire des ravages malgré toutes les bonnes intentions qu’on peut avoir :
La positivité toxique
La positvité toxique fait référence au fait de vouloir toujours rester positif·ve, ne vouloir garder que le positif, se focaliser uniquement dessus et rejeter tout ce qui provoque des émotions négatives. On peut se l’infliger mais aussi l’infliger aux autres.
“Ça va aller”
“Reste positif·ve ! Ça pourrait être pire !”
“Tout finit toujours par passer.”
“Un·e de perdu·e, 10 de retrouvé·e·s”
Ce genre de phrase, vous les avez sans doute déjà dites, je les ai déjà dites et vous les avez sans doute déjà entendues et je sais que ce n’était pas le but de faire du mal, au contraire. Loin de moi l’idée de vous culpabiliser.
MAIS.
Parce qu’il y a un mais… Si vous n’avez que ce genre de remarque de la part de votre entourage, cet excès de positivité peut être négatif.
En ne gardant que le positif, uniquement le positif, en n’encourageant que ça, cela revient à passer sous silence toutes les émotions négatives et les alertes qu’elles veulent communiquer concernant notre état. Car c’est là leur but : faire passer un message, aussi déplaisant soit-il.
Ignorer les émotions négatives ne les fait pas disparaître, au contraire, lorsqu’on on les évite ou qu’on les renie, elles grandissent encore plus, elles se renforcent et vous tombez dans un cercle vicieux : vous ressentez du négatif, vous essayez de le contrer avec du positif, l’émotion négative essaye de se faire entendre plus fort encore…
La positivité toxique peut faire des ravages en cas de dépression. Entendre “ça va passer, ce n’est qu’un coup de blues””tu n’as qu’à choisir ton humeur du jour” ou encore “fais un effort, regarde le positif” peut être extrêmement culpabilisant, sous entendant que c’est juste une question de volonté, et invalide totalement les émotions qu’on peut ressentir. Je rappelle, d’ailleurs, que la dépression est une véritable maladie. Ce n’est ni une faiblesse ni un manque de volonté ou que sais-je encore.
Bien sûr, il existe des alternatives plus saines à la positivité toxique :
Essayer de regarder le côté positif mais aussi accepter et vivre les problèmes et les émotions négatives :
Vivre ses émotions négatives, leur faire une place et écouter ce qu’elles veulent nous apprendre sur nous même. Si vous êtes triste c’est qu’il y a quelque chose que vous ne voulez pas laisser partir, il vous faut faire le deuil. Si vous êtes en colère, c’est qu’il y a une injustice quelque part, etc… Les accepter c’est prendre en compte l’existence du problème et se permettre d’avancer plus sainement.
Le tout est une question d’équilibre.
Écouter quand des proches ne vont pas bien. Juste écouter.
Des fois il y a juste besoin d’être écouté·e, validée et compris·e. Ne tentez pas de régler tous les problèmes des autres, vous n’êtes pas le·la psy de cette personne. Vous pouvez demander juste s’il y a quelque chose qu’il·elle aimerait que vous fassiez et si vous vous dites que la personne se fait beaucoup de soucis pour pas grand chose… eh bien… un soucis est un soucis, peu importe la cause. Ce n’est pas un concours, il n’y a pas de meilleure raison d’être mal que d’autre. Chacun sa propre échelle.
Si vous pensez avoir LA solution à son problème, n’oubliez pas qu’une solution qui marche pour vous n’est peut être pas adaptée pour quelqu’un d’autre, que ce n’est peut-être pas le moment ou juste que ce n’est pas ce dont la personne a besoin là de suite.
Si d’autres solutions vous viennent à l’esprit, si vous avez déjà vécu ce genre de chose ou si vous voulez dire un mot gentil, n’hésitez pas à m’en parler en commentaire, ce sera un plaisir d’échanger avec vous.